La célébration de Mère Nature au Boom festival

 In J&L Art & Culture

J&L On the road again

Love has no flag” and “love is one” sont les préceptes de ce festival niché au milieu de la pampa portugaise, parc protégé à Idanha-a-Nova dans le district de Castelo Branco, où Mère nature règne en maîtresse. 

Ici, 45 000 personnes se réunissent depuis presque 30 ans et pour cause… Bienvenue dans une expérience de vie inédite, collective et immersive.

Ici, les festivaliers et la nature ne font qu’un.

Ici, on découvre ce qu’est le partage, la méditation, le rejet de l’entre soi mais surtout l’envie de partager au delà des générations, des milieux sociaux, des religions et de son appartenance quelle qu’elle soit.

En 2010, le festival est invité par l’ONU à faire partie du projet United Nations Environmental and Music Stakeholder Initiative, qui vise à promouvoir la sensibilisation à l’environnement auprès du grand public.

Le “Boom” est, par ailleurs, l’un des festivals qui recensent le plus de nationalités au monde (165 au total en 2025)…

Un vivier, une énergie, et encore une fois cet avant gardisme que l’on recherche ardemment en allant à un festival de théâtre, de musique ou de bandes-dessinées (cf. notre chronique sur le festival d’Angoulème).

17h08 : Départ de Madrid sous 40 degrés, la clim’ dans le bus est appréciable…

Une fois arrivés sur place, nous découvrons ce lieu empreint de cette âme qui m’avait été décrite par mes amis avec autant d’insistance. Un lac magnifique et scintillant se présente devant nous et tout prend sens.

Loin de mon univers, je me prends au jeu. En effet, je choisis généralement les événements auxquels je vais en fonction notamment des artistes.

Aujourd’hui, après quelques jours à Lisbonne, je commence à mesurer l’ampleur de l’expérience que j’ai vécue…

“Il n’y a plus rien sauf le présent”

boom 2025

Tout commence par les retrouvailles, le montage du camp,… Le manque de réseau n’est pas un problème.

Je comprends vite que nous étions aux prémisses du festival, rien n’a commencé, la cérémonie d’ouverture n’a lieu que le lendemain à 18h…

Bref tout va prendre sens semble t-il…

Comme à l’accoutumée, d’Angoulême à Avignon, je consulte mon programme consciencieusement dès le lendemain de mon arrivée et découvre l’ampleur de la chose… je n’étais effectivement pas prête…

La cérémonie d’ouverture me fait penser à ses discours qui change notre perception des choses, et au-delà, fait de toi, sans le savoir, une meilleure version de toi-même.

Une femme incroyable prend la parole et parle aux anciens et aux nouveaux au nom de “Mère nature”. Spectacle très contemporain, rassemblant des thématiques autour du réchauffement climatique, du recyclage et de l’éco responsabilité. Pour résumer, si on est capable à 50 000 personnes venant du monde entier de respecter la planète, pourquoi n’est ce pas possible de le concrétiser à une plus grande échelle?

Oubliant ses repères mais trouvant que de belles âmes, la vie reprend son cours et de nouveaux repères se dessinent au beau milieu de ce merveilleux paysage

boom 2025 jour

Après une nuit assez froide, je me réveille en ayant une envie pressante de découvrir les “fameux workshops” (ateliers) du boom… De surprise en stupéfaction, je tombe sur cette incroyable artiste qui me capte, m’envoute par la mélodie de sa flûte… Le concept était simple, les gens se mélangeaient à mesure de ses consignes. Ici, vous découvrez un effet miroir de l’un à l’autre. Simple mais tellement beau… Il est 10h du matin, la journée commence…

Je découvre peu à peu ce qui pousse ici depuis toutes ces années… Je comprends enfin pourquoi mes amis m’ont poussé à y venir… Je suis là, ébahie par l’intelligence de ce système, pas un déchet au sol, chacun là pour autrui, découvrant moultes personnages au delà de ce que je pouvais imaginer.

Je met un orteille dans l’eau du lac qui brille de mille feu, la brise me donne l’impression de flotter au dessus des petits flots, il est 11h les festivaliers se réveillent, il est temps de prendre mon petit déjeuner avant la tumulte. En effet, à 50 000 personnes il faut savoir gérer sa logistique, du petit déjeuner jusqu’à la douche du soir!

Comme au camping, on prend nos petites habitudes sauf qu’ici à tout instant on est percuté par la musique, les gens, la brise, etc.

Tel un petit microcosme, je vais au “supermarché”, je vais à l’exposition de l’un, les débats de fond sur la diversité des fonds marins et leur préservation. Puis, Ace Ventura arrive sur scène…

Ce matin là, nous avons commencé par une longue balade au bord du lac pour rejoindre l’autre partie du festival. Il faut presque 1h pour le border.

Ravioles et petit verre de vin blanc, il est temps de passer par le rituel “bain de boue”. L’argile sèche sur ma peau au soleil sur fond de salsa… Les gens sont beaux, il est temps de se rincer, dans ce lac si sacré…

Mère nature a encore opéré, ma peau est douce, je pars danser en me rendant compte que j’ai encore de l’argile sur la jambe… ce hâle oranger n’est pas si mal, non?

boom 2025 nuit

La conquête de ce monde improbable se poursuit. La nuit tombée, attirée par des lumières au loin, j’avance ébahie et fascinée. Arrivée sur place, je m’assoies et je réalise qu’un spectacle incroyable se déroule non pas au sol mais sur le lac. La fumée fait office d’écran pour faire place à une projection poétique. Nous sommes tous happés par la beauté de ce projet, expression brute d’une âme qui souhaite partager un bout de vie mais quelle vie…

Au final, le Boom festival est l’un de ces endroits qui nous rappellent à l’ordre, celui de la tolérance, du respect d’autrui et surtout de mère nature, vénérée depuis 30 ans ici bas.

Merci aux milliers d’organisateurs et bénévoles, merci aux dizaines de milliers de festivaliers et merci au Portugal d’avoir été notre hôte et de laisser libre court à la création artistique. Le monde actuel est ce qu’il est mais il ne faut jamais oublier que personne ne pourra mettre à l’écart les gens qui rendent le monde meilleur.

Crédits photos : @fistuline @ngauthier
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